Cyberattaques dans les hôpitaux français : état des lieux, risques et solutions
14 septembre 20259 min

Cyberattaques dans les hôpitaux français : état des lieux, risques et solutions

En France, les cyberattaques visant les hôpitaux se multiplient. Découvrez les chiffres récents, les conséquences sur les soins, les mesures gouvernementales et les solutions à mettre en œuvre pour renforcer la cybersécurité des établissements de santé.

Introduction


La transformation numérique du secteur de la santé promet de nombreux avantages : accès simplifié aux dossiers médicaux, coordination des soins améliorée, outils de suivi connectés… Mais cette modernisation s’accompagne aussi de risques majeurs. Les cyberattaques visant les hôpitaux et établissements de santé se multiplient, mettant en péril non seulement la confidentialité des données médicales, mais aussi la continuité des soins.

Pourquoi ces structures sont-elles devenues des cibles de choix pour les cybercriminels ? Quels sont les types d’attaques les plus fréquents ? Et surtout, quelles solutions concrètes peuvent être mises en œuvre pour protéger les soignants comme les patients ? État des lieux d’une crise numérique silencieuse mais bien réelle.



Panorama des menaces récentes


Chiffres clés à retenir


Entre 2022 et 2023, plus de 30 hôpitaux français ont été victimes de cyberattaques majeures, essentiellement des rançongiciels (ransomware). En 2024, ce chiffre n’a cessé d’augmenter. Le secteur de la santé représente désormais l’une des cibles les plus fréquentes des hackers, avec une augmentation continue des tentatives d’intrusion selon les rapports de l’ANSSI.


Les attaques les plus courantes


  1. Rançongiciels (ransomware) : ces programmes malveillants chiffrent les données hospitalières et exigent une rançon pour les débloquer.
  2. Fuites de données sensibles : exfiltration de dossiers patients, de comptes rendus médicaux ou de données administratives.
  3. Phishing & vulnérabilités techniques : envoi de mails frauduleux, exploitation de failles logicielles ou de dispositifs connectés peu sécurisés.


Exemples récents en France


  1. Hôpital de Cannes : des dizaines de gigaoctets de données exfiltrées, fonctionnement interne paralysé.
  2. Hôpital d’Armentières : services d’urgence fermés temporairement, perte de nombreuses données critiques.
  3. Attaques opportunistes sur des cliniques privées utilisant des logiciels obsolètes ou non mis à jour.



Enjeux & conséquences des cyberattaques


  1. Rupture de la continuité des soins : annulation d’interventions chirurgicales, transfert de patients, perte de données vitales.
  2. Atteinte à la confidentialité : dossiers médicaux exposés, patients potentiellement identifiables, perte de confiance.
  3. Coûts financiers élevés : coûts de remédiation, rançons (parfois payées à contrecœur), investissements d’urgence en cybersécurité.
  4. Fatigue et stress du personnel : surcharge administrative, perte de repères numériques, pression médiatique.



Pourquoi les hôpitaux sont si vulnérables ?


1. Manque d’investissement numérique

De nombreux établissements de santé souffrent d’infrastructures informatiques vieillissantes. Les priorités budgétaires sont souvent ailleurs, laissant la cybersécurité au second plan.


2. Faible culture de la sécurité

Le personnel médical n’est pas toujours formé à la reconnaissance des menaces numériques (mails frauduleux, connexions suspectes, mots de passe faibles…).


3. Systèmes obsolètes et interconnectés

Les hôpitaux utilisent souvent plusieurs logiciels qui ne communiquent pas bien entre eux, ce qui multiplie les failles exploitables. Les dispositifs médicaux connectés (IRM, ECG, pompes à perfusion) sont rarement conçus avec des standards de cybersécurité.


4. Risques liés aux prestataires

Les sous-traitants et éditeurs de logiciels peuvent également introduire des failles de sécurité non maîtrisées par l’établissement de santé.



Ce que fait l’État pour protéger les établissements de santé


Le programme CaRE


Le plan Cybersécurité Accélération et Résilience des Établissements (CaRE) a été lancé pour moderniser les défenses informatiques hospitalières :

  1. Soutien technique et financier à plus de 1 000 établissements.
  2. Audit des infrastructures critiques.
  3. Renforcement des PRA (Plans de Reprise d’Activité) et PCA (Plans de Continuité d’Activité).


Le rapport de l’ANSSI (2024)


Ce rapport souligne les menaces prioritaires, les erreurs fréquentes dans les établissements, et recommande :

  1. Le déploiement de solutions d’authentification forte.
  2. Une gouvernance numérique centralisée et professionnelle.
  3. La sensibilisation de l’ensemble du personnel aux risques cyber.


Les directives européennes NIS2


Oblige les établissements critiques (dont les hôpitaux) à respecter des normes strictes de cybersécurité :

  1. Signalement obligatoire des incidents.
  2. Évaluation régulière des risques.
  3. Responsabilité juridique en cas de négligence.



Solutions concrètes à mettre en place dans chaque établissement


Formation & sensibilisation


  1. Campagnes internes de sensibilisation.
  2. Simulations de phishing.
  3. Affichage de bonnes pratiques numériques.


Sécurisation technique


  1. Authentification multi‑facteurs pour tous les accès sensibles.
  2. Mises à jour régulières des systèmes, logiciels et dispositifs médicaux.
  3. Sauvegardes cryptées déconnectées du réseau principal.


Réorganisation informatique


  1. Audit de cybersécurité.
  2. Cartographie des points critiques.
  3. Plans de continuité mis à jour tous les 6 mois.


Collaboration & mutualisation


  1. Groupements hospitaliers de territoire (GHT) pour partager les ressources informatiques.
  2. Appui de prestataires spécialisés.
  3. Coordination avec l’ANSSI et les agences régionales de santé (ARS).



Conclusion : Vers une médecine plus sûre, aussi sur le plan numérique


Les cyberattaques dans le secteur de la santé ne sont plus des exceptions : elles sont devenues la norme. Si la menace est bien réelle, des solutions concrètes existent pour y faire face. En renforçant leurs infrastructures numériques, en formant leur personnel et en adoptant une culture de sécurité, les hôpitaux peuvent réduire drastiquement leur exposition.

Protéger les données, c’est aussi protéger les patients. Il est temps de considérer la cybersécurité comme un pilier essentiel de la qualité des soins.



FAQ – Ce que vous devez savoir sur la cybersécurité des hôpitaux


1. Qu’est-ce qu’un rançongiciel ?

Un logiciel malveillant qui chiffre les fichiers d’un système et exige une rançon pour les déverrouiller.


2. Quels sont les hôpitaux touchés en France récemment ?

Armentières, Cannes, Corbeil‑Essonnes… la liste s’allonge chaque trimestre.


3. Comment un hôpital peut-il se protéger ?

Par la formation, l’investissement dans des outils de cybersécurité, des audits réguliers et des sauvegardes sécurisées.


4. La cybersécurité coûte-t-elle cher ?

Moins qu’une cyberattaque réussie. Le coût moyen d’un incident dépasse souvent les 500 000 €.


5. Peut-on faire appel à l’État ?

Oui. L’ANSSI, les ARS et le programme CaRE apportent un soutien actif aux structures de santé.

Sources

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